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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

guerriers. Les huttes sont construites en cèdre, comme celles des Chinooks, mais beaucoup plus grandes ; quelques-unes ont de soixante à soixante-dix pieds de longueur.

Les hommes ne portent pas de vêtements en été, et, en hiver, ils n’ont qu’une couverture faite de poil de chien et de duvet mêlés d’écorce de cèdre polie ou de peau d’oie sauvage, comme les Chinooks. Ils élèvent une espèce particulière de petits chiens à longs poils blancs et noirs qui fournissent les vêtements de la tribu. On coupe le poil et on le mêle avec du duvet et un peu de terre blanche pour conserver les plumes. On frappe le tout avec des bâtons ; ensuite on en forme des fils en le roulant le long de la cuisse avec la paume de la main, comme les cordonniers quand ils font leur ligneul ; après quoi, on le soumet à un second filage sur une quenouille pour en augmenter la fermeté. Les femmes portent un tablier d’écorce de cèdre découpée et entrelacée, attaché autour de la taille et tombant aux genoux. Elles font un plus grand usage des couvertures que les hommes, mais à coup sûr ce n’est pas par pudeur.

Encore un langage différent du chinook : toutefois je me fis entendre d’eux avec cette langue. Je fis une esquisse de Chea-closh, leur principal chef : voici le récit de son investiture. Lorsque son père devint trop vieux pour remplir les devoirs d’un premier chef, Chea-closh fut appelé par les tribus à le remplacer. Il quitta donc les montagnes pour aller faire un jeûne public et rêver suivant l’usage, car ces Indiens, comme les autres, ont une grande confiance dans les rêves et croient qu’il est nécessaire de s’y préparer par un long jeûne. À l’expiration du délai fixé, la tribu pré-