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missionnaire jésuite. Nous débarquâmes ensuite et nous nous dirigeâmes à cheval, pendant huit milles, vers la mission catholique, qui possède un grand établissement de religieuses vouées à l’éducation, ainsi qu’une belle église en briques, située dans une prairie entourée de bois. Il y a également un couvent occupé par six sœurs de charité, chargées d’instruire les enfants blancs ou rouges ; elles ont environ quarante-deux élèves.

La résidence du P. Acolti est située à trois milles plus loin, la mission des jésuites étant distincte de la mission catholique romaine ; ces deux missions obéissent à des autorités différentes. Outre celle que dirige le P. Acolti, il y a trois missions de jésuites près des montagnes Rocheuses et une autre dans la Nouvelle-Calédonie. Cette partie du pays contient la plus grande étendue de bonne terre qu’on puisse trouver dans l’Orégon. Je profitai de l’hospitalité de l’établissement du P. Acolti pendant trois ou quatre jours, puis je revins à la Walhamette.

Après avoir fait une visite de quelques jours à M. Mackensie, à Orégon-City, je partis encore une fois pour le fort Vancouver. À quatre milles environ au-dessous d’Orégon, la Klakamuss entre dans la Walhamette ; assis sur les bords de son embouchure, je vis une troupe d’Indiens de la tribu des Klakamuss ; je me dirigeai aussitôt vers eux et les trouvai jouant l’un de leurs jeux favoris. Ils étaient placés sur des peaux, deux par deux, les uns vis-à-vis des autres ; dans le milieu, étaient les quelques bagatelles et ornements qu’ils se disputaient. L’un des joueurs a les mains couvertes d’une petite natte ronde ; il tient quatre petits bâtons qu’il place sous la natte dans certaines positions, en demandant à son adversaire de deviner comment