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préface.

dans les établissements de la compagnie de la baie d’Hudson, refuges souvent bien pauvres placés là pour recueillir les voyageurs et pour trafiquer avec les sauvages. On a beaucoup lu, dans ces derniers temps, les intéressants romans de M. Gustave Aymard ; c’est un grand voyageur qui a mis aussi les coutumes indiennes à contribution.

Le livre de M. Paul Kane vient confirmer la ressemblance de ces ingénieuses fictions. En effet, pendant quatre ans, que ne voit-on pas au désert ? Depuis ces armées innombrables de bisons, qui arrêtent par leur masse les pas des chasseurs ; depuis ces pêches de saumons miraculeuses, qui font pâlir celles du lac de Genezareth, jusqu’aux danses du scalp et aux combats corps à corps contre des hommes ou des animaux également sauvages et dangereux, dans le désert, que ne voit-on pas ? M. P. Kane raconte avec une rare simplicité des épisodes qui suffiraient individuellement à composer des volumes.

S’il est vrai que la forme des notes quotidiennes apporte au lecteur une certaine fatigue, on peut invoquer pour passer sur ce détail l’accent de véracité de l’auteur, sa bonhomie et surtout son souci de choisir dans ses souvenirs de chaque jour le fait saillant qui le caractérise. Il m’a semblé, d’ailleurs, qu’il était de mon devoir d’aider M. Kane dans cette dernière tâche.

Je n’ai donc pas traduit mot à mot, mais j’ai cherché à rendre, autant que possible, l’allure et le caractère des récits de l’auteur.

Je crois ce volume assez curieux pour captiver l’at-