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parvenant à un développement prodigieux dans cette contrée. Très-légèrement construites, ces embarcations peuvent, grâce à leur forme, résister à de grosses mers.

Le principal amusement des Chinooks est le jeu, cet amour va jusqu’à la passion. On ne visite jamais leur camp sans entendre l’éternelle chanson des joueurs, le he huh ha accompagné du roulement de petits bâtons sur quelque substance creuse. Un des jeux qu’ils affectionnent le plus, consiste à tenir dans chaque main un petit bâton de la grosseur d’une plume d’oie et long d’un pouce et demi environ. L’un de ces bâtons est tout uni, tandis qu’un petit fil est roulé autour de l’autre, pour le distinguer. L’adversaire doit deviner dans quelle main se trouve le bâton au fil. Un Chinook se livrera à ce simple jeu des journées et des nuits entières, jusqu’à ce qu’il ait perdu tout ce qu’il possède, même sa femme. Je dois dire qu’ils sont fort beaux joueurs quand ils perdent. Ils sont avec cela profondément tricheurs, mais lorsqu’ils sont pris sur le fait, il n’en résulte pas de querelles ; seulement, on se moque du tricheur et il est obligé de corriger son jeu. Ils jouent aussi à la balle, comme les Indiens Cree, Chipewa et Sioux. On plante deux perches à environ un mille l’une de l’autre ; la compagnie se divise en deux troupes armées de bâtons terminés par un petit anneau ou cercle avec lequel la balle est saisie et lancée à une grande distance ; chaque troupe s’efforce alors de reprendre la balle en dehors de son propre camp. Ils sont quelquefois cent d’un côté, et le jeu s’anime au plus haut degré. Ils font de gros paris ; car on joue d’habitude tribu contre tribu, ou village contre village. Les Chinooks ont d’assez bons chevaux, et ils aiment