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blancs. Cela joint à leur paresse, qui est produite probablement par la facilité avec laquelle ils se procurent du poisson, les empêche d’avoir des ornements de fabrique européenne. Aussi voit-on rarement parmi eux des objets de ce genre.

Les Chinooks montrent peu de goût pour la parure et peu de coquetterie dans l’ornementation de leurs instruments de guerre. Les seuls ustensiles qui indiquassent chez eux un certain goût, étaient des tasses, des cuillers de corne et des corbeilles faites de racines et de mousse, d’un tissu si serré qu’elles peuvent remplacer parfaitement des seaux. Souvent même, ils y font bouillir leur poisson. Les seuls légumes en usage parmi eux sont le camas et le wappatoo. Le camas est une racine bulbeuse ressemblant beaucoup à l’oignon pour son apparence extérieure, mais ayant plus d’analogie, quant au goût, avec la pomme de terre ; c’est un fort bon manger. Le wappatoo lui ressemble un peu, mais il est plus grand, sec et d’un goût moins délicat. On trouve ces légumes en quantités immenses dans les plaines qui avoisinent le fort Vancouver, et, au printemps, ils offrent l’aspect le plus curieux et le plus beau : les fleurs innombrables de ces plantes donnent à la surface entière du pays l’aspect d’un tapis non interrompu du bleu de mer le plus foncé et le plus brillant. On les fait cuire en creusant un trou dans la terre, au fond duquel on met une couche de pierres chaudes qu’on recouvre avec de la mousse ; alors on place les racines ; on couvre celles-ci d’une couche de mousse au-dessus de laquelle on met de la terre ; puis on ménage un petit trou qui va à travers la terre et la mousse jusqu’aux légumes. Dans ce trou, on verse de l’eau ; quand cette eau atteint les pierres chaudes, elle forme