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lement être accompagné de quelque sensation de douleur.

Cette opération contre nature ne parait cependant pas devoir nuire à la santé ; la mortalité, parmi les enfants à tête plate, n’est pas sensiblement plus grande que celle des enfants des autres tribus indiennes ; elle ne paraît pas, non plus, nuire à leur intelligence ; au contraire, les Indiens à tête plate sont généralement considérés comme tout aussi fins que ceux des tribus voisines. Et même c’est parmi les têtes ordinaires que les têtes plates prennent leurs esclaves ; ils vont même jusqu’à regarder d’un air de mépris les blancs, parce qu’ils ont la tête ronde : pour eux, la tête plate représente le signe de la liberté.

Les Chinooks, comme tous les autres Indiens, s’arrachent la barbe dès qu’elle commence à poindre. Ils pratiquent parmi eux l’esclavage sur une grande échelle, et, quoique eux-mêmes bien réduits, ils conservent toujours un grand nombre d’esclaves. Ils se les procurent ordinairement dans la tribu Chastay, qui vit près de la rivière Umguu, au sud de la Colombia, et qui a son embouchure près du Pacifique. Ils les enlèvent quelquefois par incursions armées chez ce peuple qui vend, d’ailleurs, souvent ses enfants. Les Chinooks ne leur aplatissent pas la tête ; ce privilège n’est pas même accordé à l’enfant né d’une esclave et d’un père chinook. Les Chinooks, hommes et femmes, traitent leurs esclaves avec une grande dureté et exercent sur eux le droit de vie et de mort. Je fis l’esquisse d’une esclave chastay, qui avait la partie inférieure du visage, du coin de la bouche aux oreilles et au-dessous, tatouée en bleu. Les hommes de cette tribu ne se tatouent pas mais ils se peignent le visage comme les autres Indiens.