moins de langage, de mœurs et de coutumes. Ceux qui avoisinent le fort sont surtout Chinooks et Klicktaats, et sont commandés par un chef appelé Casanov, mot intraduisible : les Indiens de l’ouest des montagnes Rocheuses portent des noms héréditaires, sans signification particulière.
Casanov est un homme âgé ; il réside au fort Vancouver. Avant 1829, il pouvait mettre mille guerriers en campagne ; mais cette année-là, la compagnie d’Hudson et les émigrants des États-Unis introduisirent la charrue dans l’Orégon, et la localité, jusque-là considérée comme saine, fut presque dépeuplée par les fièvres. La famille de Casanov fut réduite de dix femmes, quatre enfants et seize esclaves, à une femme, un enfant et deux esclaves. Casanov est un Indien d’un talent remarquable, et il a conservé un grand pouvoir sur sa tribu par les terreurs superstitieuses qu’il inspire. Pendant plusieurs années, il eut à ses gages un assassin pour se débarrasser des gens qui le gênaient. Cet homme, dont les fonctions n’étaient pas secrètes, était connu sous le nom de Scoocoom de Casanov, ou « son mauvais génie. » Il finit par devenir amoureux d’une des femmes de Casanov et s’enfuit avec elle. Casanov jura de s’en venger, mais fut longtemps avant d’en trouver l’occasion ; enfin, un jour il vit sa femme dans un canot près de l’embouchure de la rivière Cowlitz et la tua ; il parvint plus tard à se débarrasser de même de son amant.
Peu d’années avant ma venue au fort Vancouver, M. Douglas apprit la présence d’un fusil dans l’intérieur du fort. Cela étant une infraction aux règlements, il s’informa et trouva un des esclaves de Casanov sur le corps d’une femme récemment tuée. À l’arrivée de