douze cents milles sur la Columbia, que nous effectuâmes en quinze jours. Je mis plus tard quatre mois pour remonter ces douze cents milles.
16 novembre. — Nos deux bateaux étaient prêts, construits en canots, avec des quilles solidement garnies. Le paysage, près du campement des bateaux, est très-majestueux. Des montagnes immenses l’entourent de toutes parts. Peu de mes lecteurs, au milieu des douceurs de la vie civilisée, se rendront un compte exact de la satisfaction qu’il y a à échanger les raquettes à neige contre un bon bateau, et l’inquiétude de la faim contre un bon fonds de provisions. J’ajouterai que les rapides innombrables de la Columbia sont très-dangereux, et que nous les évitâmes à force de précautions et d’énergie, mais nous avions à notre aide la santé et un grand entrain. Trois heures après notre départ, nous touchâmes à la célèbre Dalle de mort, rapide de trois milles et le plus dangereux de tous les rapides de la Columbia.
17 et 18 novembre. — Traversée des deux lacs, et obligation de travailler nuit et jour pour sortir d’un calme désespérant, malgré une neige incessante.
20 novembre. — À midi, nous passons la petite Dalle, série de tourbillons pleins de périls, et arrivons à six heures à Colville. Colville est dans une situation splendide, à un mille au-dessus de la chute de la Chaudière. Cette chute dépasse en hauteur toutes les autres chutes de la Columbia, et prend son nom des trous ronds que fait l’eau dans les rochers et qui ressemblent à des chaudrons de différentes grandeurs. Pour éviter cette chute, il nous faut porter nos bateaux pendant deux milles et franchir ainsi une colline de deux ou trois cents pieds de hauteur : nous restons trois jours