Page:Paul Joüon - Grammaire de l’hébreu biblique, 2e éd., 1947.djvu/9

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ix
avant-propos

ou de mise au point et n’apportât pas un peu de nouveau[1]. Sur les points controversés on n’a que rarement mentionné les opinions divergentes. La nature du livre permettait encore moins d’entrer dans des discussions. Pour la bibliographie, en dehors des indications générales de l’Introduction, on n’a donné de références que pour certains points plus importants, et à des travaux réellement utiles[2].

Dans le vaste champ des explications grammaticales on doit bien souvent se contenter, si l’on veut être sincère, de simples probabilités. Le lecteur sera sans doute surpris de voir revenir si souvent les mots probable, probablement (probt), peut-être (p.-ê.) qu’on n’est guère accoutumé à trouver sous la plume des grammairiens. Mais, au risque de paraître méticuleux, nous n’avons pas voulu donner au lecteur l’impression que toutes les explications sont également certaines.

Sans avoir aucun respect superstitieux pour la vocalisation du texte massorétique, nous nous sommes convaincu que, dans l’ensemble, elle est l’image fidèle de la réalité et partant offre une base grammaticale solide. Cette attitude conservatrice ne nous a pas empêché de signaler ce qui nous a paru arbitraire, suspect ou fautif. Le lecteur aura vite l’impression que l’étude du texte massorétique ne peut être que critique : elle n’est pas faite pour des esprits trop jeunes.

Malgré nos efforts pour ne pas submerger le lecteur sous un déluge d’infiniment petits, la nature même de la langue et du texte massorétique obligeait à mentionner beaucoup de menus faits[3]. L’étudiant ne doit pas s’en effrayer. Il fera bien de lire une première fois rapidement toute la grammaire, pour prendre une vue d’ensemble et comme une impression des choses. Il reviendra ensuite à l’étude attentive du détail. Dans les paragraphes plus étendus, ceux des verbes irréguliers, par exemple, les notions les plus importantes

  1. Certains de ces points nouveaux ont été traités par nous dans les Mélanges de la Faculté Orientale de Beyrouth et dans Biblica ; nous y renvoyons, à l’occasion, le lecteur qui voudrait avoir un complément d’information sur telle explication proposée.
  2. La bibliographie, qui était déjà donnée assez abondante par Kautzsch, se trouve enregistrée d’une façon presque exhaustive dans la refonte de l’ouvrage par Bergsträsser (I. Theil, 1918).
  3. Bien entendu, tous les détails proprement lexicologiques doivent être cherchés dans les bons dictionnaires.