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Accents

tionné de traits verticaux : |||| pour silluq et pour atnaḥ qui lui est pratiquement égal, ||| pour segoltå, || pour zaqef, | pour rebīaʿ ; l’accent ṭifḥå précurseur de silluq et d’atnaḥ est indiqué par ⁞⁞, et tous les autres accents précurseurs, pratiquement égaux, par ⁞.

וַיִּשְׂמַ֣ח עֲלֵיהֶם֮ ⁞ חִזְקִיָּהוּ֒ ||| וַיַּרְאֵ֣ם אֶת־בֵּ֣ית נְכֹתֹ֡ה ⁞ אֶת־הַכֶּסֶף֩ ⁞ וְאֶת־הַזָּהָ֨ב וְאֶת־הַבְּשָׂמִ֜ים ⁞ וְאֵ֣ת ׀ הַשֶּׁ֣מֶן הַטּ֗וֹב | וְאֵת֙ ⁞ כָּל־בֵּ֣ית כֵּלָ֔יו || וְאֵ֛ת ⁞ כָּל־אֲשֶׁ֥ר נִמְצָ֖א ⁞⁞ בְּאֽוֹצְרֹתָ֑יו |||| לֹֽא־הָיָ֣ה דָבָ֗ר | אֲ֠שֶׁר לֹֽא־הֶרְאָ֧ם חִזְקִיָּ֛הוּ ⁞ בְּבֵית֖וֹ ⁞⁞ וּבְכָל־מֶמְשַׁלְתּֽוֹ׃ ||||

Comme on le voit, le verset est divisé en deux moitiés très inégales, séparées par l’atnaḥ ◌֑. La première moitié est subdivisée par le segoltå ◌֒ : la première partie, qui précède le segoltå, étant courte, n’est pas subdivisée ; au contraire la seconde partie, du segoltå à l’atnaḥ, est subdivisée par le zåqef◌֔ en deux portions dont la première à son tour est subdivisée par le rebīaʿ ◌֗. La seconde moitié du verset, de l’atnaḥ au silluq ◌ֽ, étant assez courte, n’est subdivisée qu’une fois, par rebīaʿ ◌֗. De plus, devant l’atnaḥ et le silluq on a le précurseur ṭifḥå ◌֖ lequel a lui-même le précurseur tebīr ◌֛. De même segoltå a son précurseur zarqå ◌◌֮, zåqef a son précurseur pashṭå ◌◌֙ ; le premier rebīaʿ a pour précurseurs påzer ◌֡, telīshå gedọ̄lå ◌֠◌, ge̦re̦sh ◌֜. Le choix des différents accents disjonctifs, ainsi que des accents conjonctifs qui les précèdent, est réglé par des lois logiques et syntaxiques ; beaucoup d’anomalies ont une cause musicale.

k La connaissance des accents est parfois importante pour la grammaire et aussi pour le sens. Ainsi dans le verset cité le בּ de בְּאֽוֹצְרֹתָיו n’est pas rafé, parce que la voyelle qui précède est séparée du ב par un accent disjonctif. Dans Ruth 2, 14 l’accentuation invite à couper ainsi : « Et Boʿaz lui dit au moment du repas : Approche ici… » et non : « Et Boʿaz lui dit : Au moment du repas, approche ici… ».

Dans Is 40, 3 ק֣וֹל קוֹרֵ֔א בַּמִּדְבָּ֕ר l’accentuation invite à couper : « Vox clamantis : In deserto… », d’après la loi : de deux accents semblables, le premier est toujours le plus fort (cf. Delitzsch in h. l.). Cette loi apparaît bien dans Ruth 3, 9 où le premier zåqef a produit la vocalisation pausale אֲמָתֶ֔ךָ, mais non le second zåqef (אֲמָ֣תְךָ֔).

l Pour la connaissance empirique du ton, les accents sont fort utiles, puisque tous les accents qui ne sont pas prépositifs ou postpositifs