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Accents

la longueur des versets, quelques-uns sont fort courts (mais pas moins de trois mots). La division en versets ne s’accorde pas toujours avec la logique ; ainsi parfois l’apodose est séparée de sa protase pour éviter un verset trop long (Dt 19, 16−17 ; 1 R 3, 11−12 ; 21, 20−21 ; Ruth 1, 12−13).

L’origine des accents est obscure. Leur but principal est de régler la modulation ou récitation musicale de la Bible. Les accents sont principalement des neumes ou groupes de notes. Certains de ces neumes ayant un caractère pausal (§ 32), il se trouve que les signes indiquant ces neumes, marquent les césures ou coupes de la phrase. Enfin les signes du neume (pausal ou non) étant généralement placés sur la syllabe tonique du mot, il se trouve que les accents marquent ordinairement la place du ton.

Les accents qui indiquent les césures (pauses majeures, moyennes, mineures) sont appelés disjonctifs ; ils séparent en effet un mot du mot suivant, comme font nos signes de ponctuation (. ; ,). Les autres accents, au contraire, unissent le mot au mot suivant et sont appelés conjonctifs.

f Les quelques accents (disjonctifs ou conjonctits) qui ne se mettent pas sur la syllabe tonique sont ou prépositifs c.-à-d. mis tout à l’avant du mot, ou postpositifs c.-à-d. mis tout à la fin du mot. Par opposition aux accents prépositifs et postpositifs, les accents qui se mettent sur la syllabe tonique peuvent être appelés impositifs. Certains manuscrits répètent l’accent prépositif ou postpositif sur la syllabe tonique ; dans les éditions ordinaires cela n’a lieu que pour l’accent postpositif (disjonctif, cf. § g : A 8 a) pashṭa qu’on répète si le ton est mileʿel, p. ex. הַמַּ֙יִם֙ « les eaux » Gn 1, 7 (l’accent étant postpositif s’écrit sur la dernière lettre du mot ; on a ici répété pashṭa sur la syllabe tonique ma : ha̦ṃmá̦i̯im)[1]. Pour les mots ayant un accent prépositif ou postpositif autre que pashṭa, le ton ne peut être connu que par la grammaire.

  1. Quand un mot mileraʿ a pashṭa, le signe ◌֙ étant à l’extrémité du mot, p. ex. לָאוֹר֙ Gn 1, 5, ne peut pas se confondre avec l’accent conjonctif impositif azla (§ g : A 18) graphiquement semblable, p. ex. וְר֨וּחַ 1 R 18, 12.