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Forme qatal (parfait)

אָהַ֫בְתָּ tu aimes Gn 22, 2 ; אָהֵ֑ב, אָהַב il aime Gn 27, 9 ; 44, 20 ; Dt 15, 16 ; 23, 6 etc. ; שָׂנֵ֫אתִי je hais Jér 44, 4 etc. ; שְׂנֵאתַ֫נִי tu me hais Jug 14, 16 ; חָפָ֫צְתִּי je veux Ps 40, 9 ; Is 1, 11 ; — גָּדַ֫לְתָּ tu es grand Ps 104, 1 ; קָטֹ֫נְתִּי je suis petit Gn 32, 11 ; גָּֽבְהוּ ils sont élevés Is 55, 9 ; טֹ֫בוּ ils sont beaux Nb 24, 5 ; זָקַ֫נְתִּי je suis vieux Gn 18, 13 ; שָׂבַ֫עְתִּי je suis rassasié Is 1, 11 ; — Ex 14, 13 רְאִיתֶם vous voyez (cf. 1 R 20, 13 ; Jér 7, 11 ; Ps 35, 22 ; 74, 9 ; Lam 3, 59) ; Ruth 2, 8 שָׁמַ֫עַתְּ tu entends (cf. Jér 4, 31 ; Job 3, 18) ; Jér 48, 11 שַֽׁאֲנַן il est tranquille (cf. Job 3, 18).

Les verbes actifs ayant un sens statif ou quasi statif sont traités comme les verbes statifs[1]. Tels sont notamment certains verbes exprimant un état d’âme, p. ex. espérer : קִוִּ֫יתִי j’espère, j’attends Ps 130, 5 ; הוֹחַ֫לְתִּי j’espère Ps 130, 5 ; חִכְּתָה elle attend Ps 33, 20 ; — בָּטַ֫חְתִּי[2] j’ai confiance Ps 52, 10 ; 56, 5, 12 etc. ; — קַ֫צְתִּי j’ai du dégoût Gn 27, 46 ; מָאַ֫סְתִּי je méprise, je rejette avec mépris Am 5, 21 ; בָּחַ֫רְתִּי je choisis, je préfère Ps 84, 11 ; רִחַם il a pitié Ps 103, 13 (cf. Zach 10, 6) ; Job 3, 26 (trois parfaits à sens analogue : je n’ai ni tranquillité, ni paix, ni repos). On remarquera en particulier que le verbe יָדַע au sens de savoir est très souvent traité comme statif. En prose ordinaire pour je sais on a יָדַ֫עְתִּי, pour tu sais יָדַ֫עְתָּ (souvent אַתָּה יָדַ֫עְתָּ), pour il sait יָדַע (mais plus souvent יֹדֵעַ qui, du reste, peut être parfois vocalisation moins bonne), assez rarement יֵדַע. De même le verbe זָכַר est traité comme un statif, p. ex. זָכַ֫רְנוּ nous nous souvenons[3] Nb 11, 5.

Le verbe עָמַד se placer debout, se tenir debout, est traité comme un statif quand le sens est pratiquement statif, p. ex. dans la formule חַי־יְהֹוָה אֲשֶׁר עָמַ֫דְתִּי לְפָנָיו par Jéhovah le Dieu Vivant que je sers ! 1 R 17, 1 ; 18, 15 ; 2 R 3, 14 ; 5, 16 †. Le parfait יָשַׁב s’asseoir, ê. assis a le sens d’un présent statif dans Éz 28, 2 ; Lam 1, 1 ; p.-ê. Ps 47, 9. Au nifal on a p. ex. Éz 26, 19 לֹא־נוֹשָׁ֑בוּ elles ne sont (plus) habitées[4].

  1. Ceci vaut non seulement pour la forme qal, mais pour toutes les formes dérivées, même pour les formes essentiellement actives : piel et hifil.
  2. Le verbe בָּטַח semble originairement statif ; on a båṭọḥ dans la vocalisation babylonienne ; cf. Kahle, Masoreten des Ostens, p. 184, 2.
  3. La rencontre de יָדַע, זָכַר avec les parfaits résultatifs οἶδα, novi, μέμνημαι, memini est curieuse ; mais l’origine du sens de présent en hébreu est différente ; cf. Brockelmann, 2, 149.
  4. Le verbe נָפַל tomber s’emploie aussi avec le sens statif être (se trouver) tombé, ê. gisant, jacĕre, non seulement au participe (Jug 3, 25 ; 7, 12 etc.),