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Histoire de l’hébreu biblique

tien ancien, dont le copte est issu, a certains traits communs avec les langues sémitiques. On admet qu’il a avec celles-ci une même origine, mais que, séparé de très bonne heure et soumis à des influences étrangères, il a subi une évolution toute particulière qui l’a profondément modifié.

Plus éloignée encore est la parenté des langues sémitiques avec les langues ḥamitiques modernes : langues berbères, langues koushites (Bischari, Saho, ʿAfar, Somali).

Quant à une parenté éloignée des langues sémitiques avec les langues indo-européennes, elle est très problématique. Les meilleurs travaux récents, notamment ceux de H. Möller[1] n’ont pas encore apporté une preuve convaincante de parenté[2].

§ 3. Histoire de l’hébreu biblique.

a Bien que nos textes bibliques s’étendent sur un bon nombre de siècles, la langue dans laquelle ils sont écrits présente une uniformité étonnante. Mais l’uniformité n’affecte pas au même degré les divers éléments du langage : formes, syntaxe, vocabulaire, phraséologie. Le vocabulaire et la phraséologie sont les éléments qui varient le plus d’époque à époque, d’écrivain à écrivain. Les variations de syntaxe sont en général beaucoup moins considérables. Cependant les différences apparaissent très sensibles quand on considère des textes séparés par un long intervalle de temps. Ainsi la syntaxe des livres historiques postexiliens, Esdras, Néhémie, Chroniques, diffère notablement de celle de Samuel et des Rois[3].

C’est dans les formes que l’uniformité du texte biblique est la plus grande. Encore faut-il distinguer ici l’élément consonantique et l’élément vocalique. Étant donné la nature même des formes sémitiques, dans lesquelles les consonnes sont comme une armature et constituent un élément stable, tandis que les voyelles sont un élément variable, l’altération des voyelles, au cours des siècles, a dû être plus rapide que celle des consonnes. Or le texte qui nous est parvenu ne

  1. Semitisch und Indogermanisch, I. Teil : Konsonanten (1907) ; Vergleichendes indogerm.-sem. Wörterbuch (1911).
  2. Voir en particulier A. Meillet, dans la Rev. critique, 1910, I, p. 313.
  3. Kropat, Die Syntax des Autors der Chronik (1909).