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§ 2. Place de l’hébreu parmi les langues sémitiques[1].

a L’hébreu appartient au groupe des langues que, depuis 1781, on a commencé à appeler sémitiques (cf. Gn 10, 21-31). Ces langues peuvent, d’après leur répartition géographique, se diviser ainsi qu’il suit :

b Groupe du nord-est (Babylonie, Assyrie) : l’akkadien (terme générique récent, s’opposant au sumérien, langue non-sémitique parlée aussi en Babylonie). L’akkadien comprend les dialectes babylonien et assyrien. On possède des documents cunéiformes en akkadien depuis la seconde moitié du 3e millénaire avant J.-C. jusqu’aux environs de l’ère chrétienne.

c Groupe du nord-ouest (Mésopotamie, grande Syrie) : l’araméen, l’hébreu, le phénicien.

d L’araméen[2], parlé d’abord, semble-t-il, par des tribus du désert syrien, se répandit peu à peu dans les régions voisines à l’est et à l’ouest. À l’époque perse, il supplanta notamment la langue hébraïque en Palestine. Le plus ancien document araméen connu est l’inscription de Zkr, roi de Ḥama et de Lʿs, qui date du commencement du VIIIe siècle. Les inscriptions trouvées à Zindjirli sont un peu postérieures (VIIIe siècle).

Les dialectes araméens des âges suivants peuvent se diviser en orientaux (dans lesquels la préformante de la 3e personne du futur est n), et occidentaux (qui ont comme l’ensemble des langues sémitiques). Les principaux dialectes araméens orientaux sont le syriaque, originairement dialecte d’Édesse (qui se subdivise en syriaque oriental ou nestorien, et syriaque occidental ou jacobite), le dialecte juif du Talmud de Babylone, le mandéen. À l’araméen occidental appartiennent le dialecte des papyrus de la colonie juive d’Éléphantine (Ve siècle) et celui de quelques chapitres d’Esdras (4, 8 — 6, 18 ; 7, 12-26) et de Daniel (2, 4 — 7, 28) ; puis les dialectes postérieurs des Targum et du Talmud de Jérusalem ; d’autre part le samaritain, le palmyrénien (inscriptions du Ier au IIIe siècle après J.-C.), le nabatéen (inscriptions du Ier siècle après J.-C.).

  1. Nöldeke, Die semitischen Sprachen2 (1899) ; Brockelmann, Grundriss der vergleichenden Grammatik der semitischen Sprachen, 1 (1908), pp. 1-34 ; Lidzbarski, Handbuch der nordsemitischen Epigraphik (1898) ; Cooke, A textbook of north-semitic inscriptions (1903).
  2. Cf. J.-B. Chabot, Les langues et les littératures araméennes (1910).