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qui est au-devant du manoir ? En ce temps-là, mon désir était de t’avoir pour sœur et d’avoir Aubry pour frère. Quand je quittai le Roz pour venir à Dol, je compris que je n’étais pas sa sœur… Jeannine, Jeannine, il y a un homme qui m’a demandé ma main… et ce n’est pas Aubry !

— De quel homme parlez-vous, chère demoiselle ? demanda Jeannine.

Berthe de Maurcver ne répondit pas ; elle avait les yeux fermés. La lumière tombait d’aplomb sur son beau front. Ses lèvres se froncèrent doucement et sa bouche s’entr’ouvrit dans un sourire. Puis elle frissonna de tout son corps et rejeta sa tête en arrière.

– Oh ! fit-elle, viens ici ! Garde-moi ! Il est là, dans la ruelle profonde ! Viens viens ! Jeannine, mets-toi entre mon destin et moi… J’ai peur !

Elle tendait ses mains suppliantes, Jeannine monta les degrés de l’estrade et la reçut, défaillante, dans ses bras.