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XXI


L’ECHAFAUD


La mer était calme. La brise molle venait de Cherrueix, apportant la senteur des campagnes à travers l’immensité des grèves.

Sous les falaises de Cancale, à l’endroit où s’élève maintenant le faubourg de la Houle, quelques cabanes de pêcheurs s’éparpillaient. Un petit havre naturel s’ouvrait parmi les roches que la mine a fait sauter depuis.

Du large, on aurait pu voir les torches des serviteurs du Roz qui allaient et venaient sur la rive. De la rive, par cette nuit sans lune, on n’apercevait rien sur la mer.

Mme Reine attendait depuis longtemps déjà. Le clocher du couvent de Saint-Yves, situé sur la montagne, au nord de la ville, venait d’envoyer onze heures.

— L’ermite du mont Dol est un saint, n’est-ce pas, mon père ? demanda Mme Reine à dom Sidoine.

Elle avait besoin qu’on fortifiât son espérance, qui déjà chancelait.

Dom Sidoine répondit :

— La réputation de l’ermite est bonne. Je n’ai pas à donner mon opinion sur ses prédictions et ses miracles. Quiconque juge son prochain sera jugé.

Mme Reine n’interrogea plus son chapelain.