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C’est ainsi que la Terre a elle-même donné naissance à la Lune.

Vous voyez, dès maintenant, que la Lune a fait autrefois partie de la Terre, dont elle a été violemment séparée. Nous avons donc des droits sur ce satellite. La Lune est une sorte d’Alsace-Lorraine de la Terre, et tôt ou tard, elle doit faire retour à la mère-planète.

Les astres ainsi formés sont fluides et incandescents, comme l’est encore actuellement le Soleil. Peu à peu, leur chaleur rayonnant dans l’espace, il se forme, au centre de chacun d’eux, un noyau solide, composé des substances les plus lourdes, c’est-à-dire des substances métalliques, et ce noyau s’agrandit de proche en proche, à mesure que les divers métaux se solidifient.

Or, la plupart des métaux ne s’oxydent pas aux températures élevées. Il en résulte que les premières oxydations ont lieu à la superficie, alors que s’est formé depuis longtemps un noyau de métaux inoxydés. Ainsi se constitue une croûte superficielle de roches oxydées (granit, calcaire, argile, etc.), préservant le noyau central d’une oxydation rapide.

Mais cette enveloppe oxydée est loin d’être absolument imperméable à l’air et surtout à l’eau. De sorte qu’elle est traversée incessamment par des infiltrations qui, en atteignant les métaux, les oxydent, avec dégagement de chaleur et de gaz élastiques. De là viennent, sur notre planète, la chaleur souterraine, les tremblements de terre, les volcans.

Ces phénomènes ont lieu aux dépens de l’air et de l’eau, et nous remarquons, en effet, que plus une planète est ancienne, plus aussi son atmosphère se trouve réduite.

C’est ainsi que notre propre atmosphère, après avoir eu la densité qu’on lui voit chez Mercure, puis l’épais-