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Quelles sont donc les destinées de la terre ?

Le savant qui aborde ces questions est astreint à une extrême prudence. Il se meut sur un terrain où l’hypothèse tient une grande place, et ses affirmations doivent être entourées d’une foule de réserves.

Avec ces réserves, voici ce que l’on peut admettre actuellement avec le plus de chances d’être dans le vrai.

Tous les astres, — comme la Terre, la Lune, le Soleil, les étoiles, — paraissent se constituer, se modifier, et, finalement, se désagréger, suivant des lois constantes, dont nous observons les effets, sans pouvoir, quant à présent du moins, en déterminer la cause première.

La matière dont ils se composent est d’abord répandue dans l’espace à un état d’extrême ténuité, et présente l’aspect nébuleux. Cette matière est animée d’un double mouvement de rotation et de condensation autour d’un point central qui finit par prendre l’aspect d’une étoile. C’est ce qui est arrivé récemment dans la nébuleuse d’Andromède.

Or, une étoile est un soleil lointain, de même que notre Soleil n’est qu’une étoile beaucoup plus rapprochée de nous que toutes les autres.

C’est un globe fluide et incandescent, animé d’une rotation rapide, — si rapide, qu’il peut s’en détacher des anneaux semblables à ceux de Saturne, lesquels anneaux finissent par prendre la forme globulaire et continuent à tourner autour de l’astre dont ils proviennent.

C’est ainsi que notre Soleil a abandonné l’une après l’autre dans l’espace, les planètes qui circulent autour de lui : Neptune, Uranus, Saturne, Jupiter, Mars, la Terre, Vénus, Mercure, et bien d’autres.