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les espaces célestes, sous la puissante direction de son pilote.

À plus forte raison, pourrons-nous annexer la Lune.

Il y aura quelques précautions à prendre.

La Lune est assimilable à un boulet d’un poids de 78.300.000 millards de tonnes, animé d’une vitesse de 1.022 mètres par secondes.

Le choc d’une pareille masse serait rude.

Mais, à mesure que la Lune se rapprochera de la Terre, le frottement de plus en plus intense de l’atmosphère ralentira son impulsion, que l’homme pourra même utiliser pour divers travaux mécaniques, et, lorsque cette impulsion sera devenue nulle, il nous sera facile de provoquer la juxtaposition de notre satellite à l’un des pôles de notre globe. Ce choix de l’un des pôles terrestres comme emplacement de la Lune est commandé par deux raisons. En premier lieu, c’est l’endroit où le contact des deux astres absorbera le moins de surface utilisable ; d’autre part, l’équilibre de notre planète en sera moins affecté.

Toutefois, l’annexion de la Lune aura des conséquences dont il importe de tenir compte.

Elle diminuera d’un cinquième le poids des objets placés dans l’hémisphère en contact avec la Lune et augmentera de la même quantité celui des objets placés dans l’hémisphère opposé.

Les marées périodiques disparaîtront, mais une marée énorme déplacera les océans d’une manière permanente du côté de la Lune, mettant à nu des surfaces considérables qui pourront être livrées à la culture.

Les mouvements astronomiques de la Terre deviendront plus complexes et ses climats seront totalement modifiés.