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Reste la nourriture.

La Terre présente actuellement 14 milliards d’hectares de continents et d’îles émergés. Dans les pays bien cultivés, comme en Belgique, chaque hectare de sol peut nourrir deux habitants. En réduisant ce chiffre de moitié, pour tenir compte des surfaces absolument improductives et des terrains peu fertiles, on trouve que la Terre pourrait nourrir, au minimum, 14 milliards d’êtres humains, — environ dix fois la population actuelle du globe.

On peut présumer que les méthodes de plus en plus perfectionnées de la culture intensive permettront d’accroître notablement ce chiffre.

Mais ensuite ?

Ensuite, — ou bien l’homme, emprisonné dans son domaine terrestre, devra restreindre le nombre des naissances pour le rendre équivalent à celui des décès, — ou bien, il s’annexera de nouveaux domaines extraterrestres.

Or, l’astre le plus rapproché de la Terre, c’est la Lune, qui n’en est distante que de cent mille lieues, en nombre rond. C’est dix fois le tour de notre globe. Il y a certainement des marins qui, en mettant bout à bout leurs voyages, se trouveraient avoir parcouru des trajets plus considérables.

On comprend que l’idée d’un voyage à la Lune soit née dans l’imagination humaine et que, de Cyrano de Bergerac à Jules Verne, cette fantaisie ait pris corps maintes fois dans des romans.

Malheureusement, même la conception de Jules Verne, d’apparence plus scientifique que les autres, n’est pas réalisable et — le fût-elle — elle n’aurait aucun résultat pratique.

Envoyer dans la Lune, à l’intérieur d’un boulet, des