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Je veux parler du contact d’une comète.

Je dis contact et non pas choc. Les comètes sont des masses gazeuses d’hydrogène et de carbone incandescents, dont l’effet mécanique serait à peu près nul, mais dont l’effet chimique réduirait instantanément notre atmosphère en acide carbonique et en eau.

Cet accident est possible !

Souhaitons seulement qu’il soit ajourné jusqu’au moment où l’homme aura imaginé un paracomète qui rende ces astres errants inoffensifs, sinon utiles.

Le Soleil étant un astre soumis aux mêmes conditions que les autres, sa chaleur diminue constamment. Si l’on ne trouve pas un moyen d’arrêter cette diminution ou d’y suppléer, il arrivera certainement un moment où les glaces polaires, s’étendant de proche en proche, refouleront vers l’équateur et anéantiront les derniers débris des races humaines. Ce serait le cas de pouvoir diriger les comètes de façon à les faire servir, soit à entretenir la chaleur solaire, soit à la remplacer. Mais la solution pratique de cette difficulté consistera probablement à accroître dans des proportions suffisantes les moyens dont nous disposons aujourd’hui pour résister au froid de l’hiver et nous éclairer pendant la nuit. Ces moyens, il est vrai, sont empruntés aux masses combustibles que le Soleil a accumulées pendant des siècles sur la Terre. Le mieux est, pour le moment, d’imiter ce mode d’emmagasinement de la chaleur solaire. La végétation, qui sera nécessaire à la production de l’oxygène, fixera en même temps des masses de carbone, réserves de chaleur pour l’avenir. La science possédera en outre des ressources que nous ne soupçonnons même pas aujourd’hui. L’électricité, définitivement conquise par l’homme, réalisera des merveilles.