gines du pays et de toute son histoire ! Mais, comme il aimait à le répéter avec une conviction qui eût été comique, si les honnêtes gens de ce type ne se trouvaient pas associés aux pires ennemis de la France, dans leur besogne d’abaissement de notre patrie par la destruction de toutes ses forces vives : « La raison ne peut pas ne pas avoir raison ! » Ce n’était pas seulement le chrétien latent qui fut froissé chez Jean par un tel discours, après une nuit et une matinée pareilles. C’était le fils, confondu de chagrin devant l’infériorité morale, malgré sa bonne foi et ses vertus, de cet étrange chef de famille, incapable de saisir un fait dans sa vérité brutale, mais concrète. Le fonctionnaire scrupuleux et probe avait été remué jusqu’aux fibres les plus intimes par la suspicion jetée sur un de ses enfants. Cette suspicion paraissait dissipée. Il en était si heureux qu’il ne pensait pas à vérifier à fond une histoire pourtant bien obscure. Ce manque de virilité dans le caractère de son père fut si pénible au « consolateur » qu’il n’eut pas la force de se taire, comme d’habitude, devant les aberrations du Jacobin. Il éprouva le besoin de parler avec une sincérité, non pas complète, mais cependant moins atténuée que de coutume. Ce ne fut pas sur le billet de Berthier — ce billet dont il savait trop la signification exacte — que cette franchise encore timide s’exerça. Ce fut sur des idées, qui si souvent avaient choqué son sens de l’équité, sans qu’il s’en indignât. Il les excusait par les préjugés de première jeunesse, par le mi-
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L’ÉTAPE