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que du prolétariat français qui ne peut s’affranchir qu’en aidant à l’affranchissent du prolétariat universel !

Les socialistes français sont encore patriotes à un autre point de vue et pour d’autres raisons : parce que la France a été dans le passé et est destinée à être dès maintenant un des facteurs les plus importants de l’évolution sociale de notre espèce.

Nous voulons donc — et ne pouvons pas ne pas vouloir — une France grande et forte, capable de défendre sa République contre les monarchies coalisées et capable de protéger son prochain 89 ouvrier contre une coalition, au moins aussi éventuelle de l’Europe capitaliste.

C’est la France qui, avec Babeuf, Fourier et Saint-Simon, a commencé l’élaboration des idées socialistes auxquelles Marx et Engels ont apporté leur couronnement scientifique.

C’est la France qui, après avoir déchaîné sur le monde la Révolution bourgeoise, préface indispensable de la Révolution prolétarienne, a été le grand champ de bataille de la lutte de classe, mettant sans compter au service de la rédemption du travail ses héroïques insurgés de Lyon (1832) et de Paris (1848 et 1871).

C’est la France qui, bien que décimée par les massacres versaillais, relevait en 1889, dans son immortel Congrès de Paris, le drapeau de l’Internationale tombé dans son propre sang et initiait les Premier-Mai : c’est elle qui, la pre-