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incompatibles avec l’esprit des institutions républicaines.

Elles ne font pas de politique, ces coteries ! Je dis qu’elles font toutes les politiques, excepté la politique républicaine. (Applaudissements à l’extrême gauche).

Alors nous vous demandons si vous serez longtemps dupes de ces choses et si, sous prétexte d’éviter une politique qui se fait en réalité et qui se fait contre vous, vous allez arrêter la pénétration de l’armée par l’esprit national, par le véritable esprit de la démocratie et du peuple. Il vous faut choisir, monsieur le président du conseil.

M. Ribot. président du conseil, ministre des finances. Mon choix est fait. (Très bien ! très bien ! sur un grand nombre de bancs).

Jaurès. Votre choix est fait, dites-vous ? Je reconnais là votre décision habituelle. (Sourires à l’extrême gauche).

Il vous faut choisir entre la petite armée de métier livrée à la réaction, telle que M. Delafosse la définissait, et l’armée nationale confondue avec la nation vivant de sa vie, faisant corps avec elle et seule capable de sauver et la République et la patrie. (Vifs applaudissements à l’extrême gauche.),


(Journal Officiel, 8 avril 1895).