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active, pourquoi ne pas porter hors de la caserne votre principal effort de dépense et d’organisation militaire ? Et pour cela, d’abord, sans entrer dans des détails prématurés, il faut renoncer à cet esprit de défiance envers la démocratie et la nation elle-même, qui a fait repousser par le Sénat le système du recrutement régional.

Oui ! c’est une chose étrange ! Au moment où l’on dit que tout doit être subordonné à la défense du pays, au moment où l’on va retirer à de grandes catégories de travailleurs le droit commun dont ils jouissaient, sous prétexte de défense nationale, que fait-on ? On diminue, de l’aveu de tous, la rapidité de la mobilisation, pour ne pas laisser l’armée en contact immédiat avec la population ouvrière. (Très bien ! très bien ! à l’extrême gauche).

Eh bien, nous vous demandons, non seulement d’entrer dans cet esprit du recrutement régional, mais d’en faire, autant que possible, un recrutement cantonal et communal… (Rumeurs sur divers bancs. — Applaudissements à l’extrême gauche)… de faire, le plus possible, que notre armée soit l’image superposable du pays lui-même, de façon à perdre le moins de temps et à rompre le moins possible le lien qui doit attacher l’armée à la nation elle-même.

Ah ! je le sais bien ! Vous allez nous apporter des objections d’ordre technique qui ont été opposées à toutes les transformations opérées antérieurement dans l’armée ; mais ce ne sont pas là les vraies raisons, c’est en réalité devant des raisons sociales et politiques que l’on hésite. (C’est cela ! Très bien à l’extrême gauche).

Si l’on ne veut pas rapprocher l’armée de la nation, si l’on ne veut pas organiser un système de recrutement et d’éducation militaires qui respecte le plus