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assurée que la qualité de ses troupes et la qualité de l’éducation militaire n’en subiraient pas une diminution. Vous ne ferez pas accepter longtemps à ce pays, si patriote qu’il soit, — mais accablé de trop de charges nécessaires pour se prêter aux charges arbitraires et inutiles — vous ne lui ferez pas accepter que, si le service de deux ans ne réduit pas la qualité des soldats de l’autre côté de la frontière, il doive la réduire de ce côté-ci. (Très bien ! très bien ! à l’extrême gauche).

Et puis, on va nous opposer — et M. Delafosse l’a fait par avance — que nous cédons à je ne sais quelle préoccupation d’égalité en quelque sorte mathématique et mécanique, et on oppose à ce souci français de l’égalité abstraite, arithmétique, mécanique, la méthode allemande qui, elle, ne fait varier la loi militaire que dans la mesure des besoins et des nécessités militaires, avec des préoccupations beaucoup plus concrètes.

Eh bien ! c’est là une erreur et un préjugé. Dans toutes ces discussions vous exagérez la différence des peuples et des races. En ce moment-ci, la nation allemande est aussi jalouse d’égalité mathématique, d’égalité palpable, je dirai si vous le voulez monsieur Delafosse, d’égalité brute, que la nation française.

Et le même favoritisme, qui peut être ici développé par les inégalités de la loi militaire, s’était développé en Allemagne. Et c’est — j’ai recueilli ces renseignements dans le discours même du chancelier — c’est parce que par le renvoi anticipé des soldats dont l’instruction était supposée parfaite, il y avait favoritisme, c’est parce que les soldats allemands étaient renvoyés avant l’heure sans être suffisamment préparés, mais seulement à cause des rela-