Page:Patriotisme et internationalisme.djvu/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.

redoutables qu’elles soient, nous ne pouvons, nous ne devons pas les éluder. Elles sont posées devant le pays, elles doivent être posées devant le Parlement.

Et, messieurs, si vous suivez de près, comme vous l’avez fait assurément, les grandes discussions qui se produisent dans les Parlements étrangers, vous verrez que partout, à Londres, à Rome, à Berlin, à Vienne, à Budapest, il est parlé de toutes choses, et, en particulier, des choses de la France, avec une entière liberté ; il y est parlé de notre pays, de nos gouvernants, de nos chefs d’État, de nos institutions, du mouvement de notre politique intérieure, de la répercussion que cette politique intérieure de la France peut avoir sur l’ensemble des affaires européennes. Il me semble que la même liberté de discussion fondamentale doit être assurée ici (Très bien ! Très bien ! à l’extrême gauche).

Et si quelques-uns nous opposent, dans un scrupule de prudence patriotique, qui ne nous est pas étranger, croyez-le bien, que ce sont de douloureux souvenirs d’il y a vingt-cinq ans qui nous conseillent à tous ou cet excès de réserve ou cet excès de susceptibilité, je répondrai très nettement que notre pays, dans les épreuves qu’il a traversées, a peut-être perdu quelque chose de sa substance, mais qu’il n’a rien perdu, rien laissé de sa puissance réelle, de sa fierté, de son droit plein à la liberté et à la vie (Applaudissements).

Messieurs, vous voulez la paix ; vous la voulez profondément. Toutes les classes dirigeantes de l’Europe, les gouvernements et les peuples la veulent aussi visiblement avec une égale sincérité.

Un membre à gauche. Ou inégale ! (Mouvements divers).