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officiers parvinrent à rassembler la moitié de leurs effectifs. L’autre moitié avait fondu, s’était éclipsée…


Tandis que brûlait la caserne du Château-d’Eau, d’autres événements se déroulaient qui allaient porter un coup plus rude encore, à la cause du capitalisme.

Les groupements syndicaux et les cohortes antimilitaristes, dont l’action était liée et concordante, ; s’avisèrent, tandis que le gouvernement opérait son branle-bas de combat, de tenter des contre-opérations sur les points que forcément il dégarnissait. Hantés par le désir de s’armer sérieusement, ces groupes avaient exercé une assidue surveillance, autour des dépôts d’armes de l’État, résolus à s’en emparer à la moindre occasion propice. Cette nuit-là, ils furent servis à souhait !

Les amoncellements d’armes et de munitions, accumulés à Vincennes, — ainsi que sur d’autres points, — avaient été laissés presque à l’abandon. Dès que les cohortes antimilitaristes furent avisées, le mot d’ordre fut rapidement passé dans toutes les organisations ouvrières et, par petites bandes qui ne pouvaient’ attirer l’attention, les grévistes se dirigèrent sur les points indiqués.

Les quelques soldats laissés à la garde des dépôts furent promptement réduits à l’impuissance et, cela fait, on s’activa à vider complètement les magasins. Avant que les autorités militaires fussent averties, des milliers d’hommes étaient munis de fusils semblables à ceux de l’armée.

Certes, les grévistes n’étaient pas invincibles, par