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son inertie, pour le ramener au. travail, pour le remettre sous le joug patronal, il faudrait le noyer sous le nombre… Et le gouvernement n’avait plus le nombre pour lui ! Il n’avait plus l’armée en mains. Pire même, il ne pouvait se fier qu’à demi aux gardes municipaux, — dans leurs casernes, on susurrait l’Internationale. À bien calculer, il n’avait, en fait de soldats, que quelques corps d’élite, principalement de cavalerie, sur lesquels il pouvait sûrement compter. En outre, il avait la police, — encore était-il que la rude chasse aux sergents de ville et aux policiers avait éclairci ses rangs.

Qu’importait ! La situation présente n’était pas tenable. On amènerait des canons et des mitrailleuses dans les rues, s’il le fallait, — mais on en finirait avec la grève générale ! Pour commencer, on occuperait militairement la Confédération, la Bourse du travail, les salles de réunions, les coopératives, — tous les centres d’activité ouvrière. Si on éprouvait la moindre résistance, — immédiatement, on donnerait l’assaut !… Et, en vertu de l’état de siège, on n’aurait pas à s’embarrasser de scrupules. Plus de demi-mesures ! Contre les audacieux qui oseraient résister on serait implacable !…


Les dispositions furent prises pour la réalisation rapide de ce plan décisif. Les troupes furent mises en mouvement et dirigées sur les points stratégiques de la grande opération combinée.

Le remue-ménage militaire que nécessita la préparation de ce coup de force, auquel devaient participer toutes les troupes disponibles, ne fut pas sans