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Chapitre IX

LA RÉVOLTE DE L’ARMÉE


La période de dissolution sociale ne pouvait se perpétuer. Le gouvernement avait hâte d’un dénouement, car la persistance de la grève, qui fortifiait les syndicats, avait pour lui des effets croissants de désagrégation et d’épuisement. L’État se trouvait démantelé : tout craquait ; amputé de ce qui avait fait son prestige, — les organismes vitaux de la société, — il se trouvait presque réduit aux seuls organismes de répression : magistrature, prisons, police… Il avait aussi l’armée, — seulement, la fidélité en était de plus en plus problématique.

Voulant en finir avec l’insurrection, le pouvoir résolut de proclamer l’état de siège. Il eut l’approbation du Parlement. Ce n’avait qu’une importance de forme. Les Chambres n’étaient qu’un résidu qui se survivait ; affolées, voyant rouge, elles pouvaient, au cours de leurs interminables séances, discuter,