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le pain à tous ceux qui ne pourraient le payer ; chez ceux qui ne voulurent pas souscrire à cette obligation, la grève continua ; ceux qui l’acceptèrent eurent l’habileté de se rattraper sur les riches, en leur vendant le pain plus cher.

En outre, les ouvriers boulangers, par équipes se succédant sans discontinuer, travaillèrent dans les coopératives de consommation et les boulangeries ouvrières ; de plus, il fut pris possession des grandes boulangeries patronales, à pétrins mécaniques, et des usines de panification telles que la grande fabrique de pain de La Villette où se pouvaient cuire, en vingt-quatre heures, quelque cent mille pains de quatre livres. Pour se procurer la farine et le blé nécessaires à cette intensive panification, des expéditions s’organisèrent à l’effet d’en réquisitionner aux docks, ainsi qu’aux greniers de La Villette et de Grenelle.


On revit des spectacles du genre de celui qui se déroula dans Paris, le 13 juillet 1789, après qu’eut été pris d’assaut, ce qui, à l’époque, était le couvent Saint-Lazare, — et qui devint ensuite une des prisons de la Bourgeoisie.

Les assaillants avaient trouvé, dans ce couvent, des grains et de la farine en quantité : ils décidèrent de transporter leur butin aux Halles et, pour ce faire, ils réquisitionnèrent de vive force une cinquantaine de chariots. Le chargement opéré, la procession se mit en route, en un exubérant cortège, tandis que farandolaient autour des chars des insurgés,