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des intellectuels, des commerçants, des artisans. Ceux-ci se trouvaient encore en marge de l’organisation syndicale parce qu’elle avait été, dans le passé, une organisation de combat ; mais ils allaient y trouver leur place, maintenant qu’elle serait transformée en organisme social.


Les syndicats de l’alimentation se constituèrent en commissions d’approvisionnement. Les réserves des grandes maisons de commerce, les dépôts, les magasins de gros, furent mis à contribution et c’est ainsi que les coopératives et les cuisines communistes, — installées dans les locaux de restaurants, et de marchands de vin, — purent faire des distributions et suffire en partie à la consommation.

Avec l’esprit de solidarité qui animait les organisations syndicales, la première pensée fut pour les malades et on eût le soin de réserver, pour eux, les morceaux les meilleurs, la rare viande de boucherie.

Dans les hôpitaux, les malades ne pâtissaient d’ailleurs pas de la grève, le personnel qui les soignait étant resté en fonctions. Mais, il est bien probable que s’il n’y eût eu, pour les alimenter, eux et le personnel, que l’Assistance publique, les uns et les autres eussent fait maigre chère.

Les ouvriers boulangers avaient été des premiers à faire grève ; ils furent aussi, étant donné que le pain est à la base de l’alimentation parisienne, des premiers à reprendre le travail, — mais à des conditions très précises. Ils acceptèrent de recommencer, provisoirement, à pétrir, comme devant, chez les patrons qui consentirent à distribuer gratuitement