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Les syndicats, tout en enrayant les efforts d’alimentation du pouvoir, organisèrent un système concurrent qui, tout informe qu’il fût, était supérieur. Cette supériorité, les tendances communistes la firent apparaître : tandis que le gouvernement s’en tenait forcément au système commercial, ou tout au plus faisait la charité à ceux qui étaient dénués de numéraire, les syndicats pratiquaient une répartition égalitaire qui s’inspirait des principes de solidarité.

Leur premier soin fut de s’agglomérer la masse non encore syndiquée, car rares étaient les groupements qui comprenaient, sinon l’unanimité, mais même la majorité des membres de la corporation.

Jusque-là, les syndicats avaient, à de rares exceptions, groupé seulement l’élite ouvrière, qui bataillait pour l’amélioration générale et faisait bénéficier de ses efforts les êtres passifs, les non-syndiqués.

Tout en soutenant, cette fois encore, le poids de la lutte et tout en continuant à prendre les responsabilités de la bataille engagée, la minorité agissante appelait à elle les non-syndiqués ; elle ne les appelait pas au péril, mais à la répartition.

Des manifestes avisèrent donc tous les travailleurs, encore inorganisés, d’avoir à se faire inscrire à leur syndicat respectif, afin de pouvoir participer, sur le pied d’égalité, aux répartitions alimentaires qui allaient s’effectuer par l’entremise des organisations ouvrières.

Ces distributions de victuailles ne se firent pas avec un rigorisme étroit. D’autres que les syndiqués en bénéficièrent,