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vail avait procédé à une enquête qui disait les intentions du Prolétariat:

Elle avait appelé l’attention des syndicats sur ce qu’ils auraient à faire, au cas de grève générale triomphante. Elle leur demandait d’examiner comment ils procéderaient pour se transformer de groupements de lutte en groupements de production ? Comment ils effectueraient la prise de possession de l’outillage et quelle conception ils avaient de la réorganisation des usines et des ateliers ? Quels rôles ils pensaient que joueraient, dans la société réorganisée, les fédérations corporatives et les Bourses du travail ? Sur quelles bases ils prévoyaient que s’opérerait la répartition des produits ?

C’était tout le problème social posé en points d’interrogations.

Cette enquête ne fut d’ailleurs pas l’unique symptôme des préoccupations qui, de plus en plus, absorbaient la classe ouvrière. Le « Que faire au lendemain de la Grève Générale ? » tournait à l’obsession, s’incrustait dans les cerveaux, s’y condensait et s’y clarifiait.

Et c’est pourquoi, lorsqu’éclata la grande tourmente révolutionnaire, les masses populaires ne furent pas ignorantes et désemparées. C’est pourquoi, après avoir combattu, après avoir démoli, elles surent réédifier !