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cafés et marchands de vins, où patrons et personnel familial assuraient le service.

La vie, — réduite aux nécessités matérielles, — devenait de plus en plus pénible. Les difficultés d’approvisionnement croissaient. Malgré qu’il s’y efforçât, le gouvernement ne parvenait pas à assurer le ravitaillement.


Aux premiers jours, tous ceux qui en avaient eu les moyens, s’étaient précipités aux magasins de victuailles, se constituant des réserves alimentaires. Seulement, si la population bourgeoise avait réussi à s’approvisionner, rares étaient, dans le peuple, ceux qui — peu ou prou, — avaient eu chance de le pouvoir.

Beaucoup d’ouvriers, n’ayant d’autres ressources que leurs salaires, avaient été pris au dépourvu. En travaillant dur, ils parvenaient à peine à joindre les deux bouts. Avec quoi, quand vint la grève, auraient-ils acheté des provisions ?… Et, maintenant que s’éclipsait leur salaire, maintenant que les denrées, plus rares, allaient se vendre à des prix excessifs, comment se tireraient-ils d’affaire ?… S’ils restaient les bras croisés, nulle autre perspective n’apparaissait, hormis, à délai bref, la détresse, la famine.

Au moins aussi mal lotis qu’eux étaient les camarades, depuis longtemps en conflit avec leurs patrons et qui, déjà, ne vivotaient que grâce aux secours syndicaux, grâce aux cuisines communistes.

Il était impossible aux syndicats avec les ressources