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Heureux présage pour les grève-généralistes ! c’est l’encouragement à persévérer, la certitude du triomphe proche…


Tandis que les travailleurs puisaient élan et réconfort dans les événements qui se déroulaient, les privilégiés n’y trouvaient qu’émotions d’un ordre opposé : leur affolement atteignait des proportions stupéfiantes.

Dès les premières convulsions révolutionnaires, une panique irraisonnée avait empoigné la minorité parasitaire dont la vie, artificielle et superficielle, était faite de snobisme et de préoccupations puériles, stupides, luxueuses. Ces inutiles furent, de suite, désemparés, décentrés, effondrés. La peur du peuple leur donnait la petite mort.

Dans les quartiers aristocratiques, ce fut une débandade folle et une fuite éperdue. Les fin-de-race croyaient venue la fin du monde. Ils abandonnèrent leurs demeures princières et beaucoup filèrent se terrer dans les châteaux de province où, naïvement, ils se crurent à l’abri de la bourrasque.

Le vide se fit aussi dans les grands caravansérails internationaux, les hôtels somptueux, les restaurants selects, dans tous les lieux, — mauvais et autres, — où affluaient les étrangers de marque, où se désœuvraient les mondains et les gros sacs.

La bourgeoisie moyenne, qui vivait du parasitisme de ces grands parasites, — les commerçants et les fournisseurs de haut luxe, — ne fut pas moins affectée qu’eux. Elle jérémiait sur les difficultés de vivre et par dessus tout, pleurait sur le marasme des