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Tel est l’intitulé que devait arborer notre bouquin.

Car, vous le savez tous, la Révolution est accomplie !… Le capitalisme est mort.

Longtemps, la Camarde guetta la vieille société. L’agonie fut dure. La bête ne voulait pas mourir. Et cependant, le diable sait combien elle était malade !… Enfin, sa dernière heure sonna.

L’événement était escompté depuis tant et tant que la classe ouvrière, qui attendait l’héritage, n’a pas été prise au dépourvu. C’est que, au préalable, il s’était opéré en elle un travail de gestation et de réflexion qui, le moment psychologique venu, lui a permis de triompher des difficultés : petit à petit, elle avait acquis la capacité sociale, s’était rendue apte à gérer ses affaires, sans intermédiaires, ni prête-noms.

La classe ouvrière avait fait sien le mot que Sieyès appliquait, à la fin du dix-huitième siècle, au Tiers-État, et, lasse de n’être rien, elle voulait être tout !

Se dressant en opposition à la classe bourgeoise, elle se proclamait en insurrection permanente contre elle et se préparait à lui succéder. Dans les lézardes des institutions capitalistes, elle déposait les germes des institutions nouvelles et, vivifiée par le concept de grève générale, elle se familiarisait avec l’œuvre d’expropriation qu’elle affirmait nécessaire et fatale.

Déjà, dès 1902, la Confédération générale du Tra-