Page:Pataud, Pouget - Comment nous ferons la Révolution, 1909.djvu/65

Cette page n’a pas encore été corrigée

car, à eux seuls, les aiguilleurs sont maîtres de la circulation.

Par ces mesures, et d’autres qui tendaient aux mêmes résultats, la mise en marche des trains était devenue quasi impossible, — et d’ailleurs inutile… au moins pour les voyageurs. En effet, au cas où les trains. eussent fonctionné, ils auraient roulé à vide, la peur des accidents refroidissant les plus osés.

L’arrêt des chemins de fer impliquait l’arrêt du service postal, — en supposant même que les postiers ambulants eussent continué à travailler ; à plus forte raison, la grève de ceux-ci l’entravait complètement. Pour y suppléer, on eut recours aux soldats : on para à la grève des postiers en organisant un service par automobiles.

Le gouvernement cherchait surtout, en ces circonstances, à sauver la face, essayant de masquer son impuissance. Car ce service ne donna pas, — et il ne pouvait pas donner, — les résultats qu’on en attendait.

Cette organisation était trop imparfaite et aussi trop lente, car, dans leur parcours, un des moindres ennuis pour les postiers automobilistes, fut la rencontre, sur la route, de signaux de ralentissement pour automobiles, alors qu’aucun accident de terrain n’en justifiait la présence. Les conducteurs, qui étaient des soldats connaissant peu les routes, n’avançaient donc qu’avec hésitation et à allure modérée. D’autre part, à la traversée de régions en grève, plus d’une fois ils furent invités à ne pas continuer leur chemin et leurs machines furent confisquées.