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plâtre ou du ciment avait été coulé dans les aiguilles, empêchant leur fonctionnement. Même procédé retenait en panne les wagons sur leurs voies de garage.

D’ailleurs, avant de quitter le travail, les cheminots avaient ramené leurs trains aux gares et ils les avaient laissés sur les voies, après avoir eu le soin de les immobiliser sérieusement.

Cet amoncellement, sur les points de grande circulation, de la multitude de wagons qui, habituellement, sont en route, produisait une inextricable accumulation. Les trains de voyageurs, et surtout les trains de marchandises, étaient en quantité telle que les gares en étaient bloquées. L’encombrement était si grand et si complet que les manœuvres, ainsi que la continuation du trafic, étaient rendues impossibles.

En outre, sur les lignes, tous les disques avaient été mis au signal d’arrêt ; ce blocage systématique, tout en paralysant la circulation, avait l’avantage de rendre tout accident impossible. En effet, les trains qu’on pouvait se risquer à lancer ne devaient avancer qu’avec une extrême lenteur, la plus simple prudence obligeant les mécaniciens à n’aller qu’à faible vitesse, car ils ignoraient si la ligne était libre ou non. De plus, en bien des points, des pétards d’arrêt avaient été ingénieusement déposés afin qu’au cas de continuation de trafic, leur éclatement augmentât la confusion.

Cette immobilisation du service des chemins de fer avait été grandement facilitée par l’adhésion des aiguilleurs à la grève. C’était un concours précieux,