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bien des cas, ils furent empêchés de besogner pour des raisons diverses, conséquences des précautions prises par les grévistes avant leur abandon du travail : ou le matériel n’était pas en état, ou bien les fours ne fonctionnaient pas ou fonctionnaient mal. À ces inconvénients il fut obvié, plus mal que bien, en utilisant les fours militaires.

Aux usines d’électricité, les troupes du génie, quoique depuis bien longtemps familiarisées avec les besognes qu’on attendait d’elles, n’avaient pu remettre les dynamos en service. Les grévistes avaient si adroitement pris leurs mesures préventives que rien n’allait plus.

Pour faire face à la grève du personnel des postes et des télégraphes, ainsi que des chemins de fer, le gouvernement songea à la mobilisation. Par un décret circonstanciel, tous ceux qui étaient inscrits sur les rôles de l’armée seraient convoqués et leur refus de répondre à l’appel les rendrait passibles d’un conseil de guerre.

Mais, après examen, il dut se rendre à l’évidence et reconnaître qu’au point où en étaient les événements, cette convocation serait sans effet. Renonçant à cette opération qui eût été simplement ridicule, il tenta de rétablir les communications en utilisant les moyens militaires.

Des soldats furent mobilisés afin d’assurer la marche des trains. Mais, là comme ailleurs, des dispositions spéciales avaient été prises : les parties essentielles des locomotives avaient été démontées et cachées ; d’autre part, pour rendre difficultueuse la sortie des hangars où elles étaient remisées, du