Page:Pataud, Pouget - Comment nous ferons la Révolution, 1909.djvu/60

Cette page n’a pas encore été corrigée

confirmée. Par cette mise à l’index, les quartiers bourgeois seraient atteints sans restriction, tandis que les quartiers ouvriers seraient un peu allégés et ne subiraient pas tous les inconvénients de la grève.

Ces délibérations infirmaient l’optimisme des dirigeants. Ils avaient supputé que, dans les grands services publics, le travail recommencerait après un arrêt de vingt-quatre heures. Il n’en était rien ! Au contraire, les ouvriers de ces services s’associaient complètement à leurs camarades.


Lorsque, dans les réunions multiples tenues par les divers syndicats, ces décisions furent connues, des acclamations frénétiques les accueillirent. En toutes, d’ailleurs, des résolutions de même ordre étaient prises. En toutes, il était convenu de continuer la grève à outrance, de persister dans la lutte jusqu’à ce qu’il soit donné satisfaction au peuple endeuillé.

La satisfaction exigée, on ne la bornait plus à une simple capitulation du gouvernement, dont, à bien considérer, la portée eût été surtout morale. Sur la grève de solidarité, se greffait la grève revendicatrice, — pour être plus exact : la grève sociale.

En ces réunions, où s’élaboraient les actes de demain, des paroles graves furent prononcées. Tandis que certains rappelaient et ré exposaient les revendications nombreuses, jusque-là présentées sans succès, — et ajoutaient que l’heure était propice pour les formuler à nouveau, — d’autres voyaient plus loin : ils proclamaient la capacité administrative de la classe ouvrière ; affirmaient que l’heure psychologique