Page:Pataud, Pouget - Comment nous ferons la Révolution, 1909.djvu/59

Cette page n’a pas encore été corrigée

chemins de fer ; par les postiers et les télégraphistes et aussi par les diverses catégories de travailleurs municipaux.

Les réunions du personnel des chemins de fer, où dominaient les ouvriers de la traction, décidèrent que la grève, qui chez eux n’était pas encore généralisée, par suite de flottements et d’hésitations regrettables, devait se continuer et se poursuivre jusqu’à ses conséquences extrêmes. Les mesures furent prises pour que le mouvement ne restât pas circonscrit au rayon parisien, qu’il s’étendit d’un bout à l’autre des réseaux et pour que fussent entravés, aussi complètement que possible, le départ et la marche des trains.

Aux assemblées des P.T.T., une nouvelle circula qui stimula tous ceux qui eussent pu être indécis : on apprit que le gouvernement, dès la suspension momentanée du service, avait envisagé le recours à des mesures coercitives. À cette menace, il fut répondu par des décisions catégoriques : la cessation du travail, qui n’avait qu’un caractère momentané, fut transformée en mouvement de grève. Ceci convenu, de suite, on se préoccupa des précautions indispensables, pour rendre inefficace tout effort de rétablissement des services, soit avec l’aide de faux frères, soit grâce à la main d’œuvre militaire.

Les résolutions que prirent les travailleurs municipaux n’étaient pas moins énergiques, quoique d’un ordre plus particulier : tous se prononcèrent pour la grève illimitée sans fixation de durée. Seulement, suivant les catégories, la tactique de boycottage qui avait reçu déjà un commencement d’application fut