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constaté que la malveillance avait fait son œuvre : de la poudre d’émeri avait été jetée dans les paliers et dans les coussinets ; certains enduits avaient été arrosés d’acide sulfurique, — ce qui provoquait leur incendie, au bout de peu de temps ; des appareils, des tableaux de distribution avaient été mis en court-circuit…

Bien d’autres opérations de sabotage se constataient un peu partout ! On avait voulu que les machines s’arrêtassent de fonctionner, — et on y était parvenu !…

Les responsables ? Naturellement, il n’était pas douteux que ces dégâts si précis, qui avaient pour conséquence de suspendre la vie des usines, étaient l’œuvre des ouvriers électriciens. Pourtant, ceux qui avaient l’habitude de lire sur les physionomies croyaient découvrir, dans l’attitude et sur le visage de certains soldats, les reflets d’une satisfaction intérieure… Y aurait-il des saboteurs, parmi ces soldats du génie, si choyés, et en qui le gouvernement avait mis son espoir ? Y en avait-il qui s’étaient laissés contaminer par la propagande antimilitariste ? .. C’était peut-être possible !

Toujours était-il que le fonctionnement des usines était devenu impossible. On ne pouvait pas continuer il marcher dans les conditions présentes et il fut décidé de faire stopper les machines.

Malgré cela, tout ne semblait pas perdu. Depuis longtemps déjà, afin de parer à une cessation de travail dans l’une des usines parisiennes, toutes celles-ci avaient été reliées à une usine principale, située en banlieue. Dans celle-ci, le personnel, soigneusement