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pour en éviter le retour. Après l’arrêt de lumière de 1908, elles avaient décidé de doubler les équipes d’ouvriers électriciens par des équipes militaires qui seraient toujours prêtes à se porter sur une usine et à y supplanter les grévistes. Des détachements du génie avaient donc été mobilisés et on leur avait imposé un stage d’apprentissage dans les différentes usines, — notamment au secteur des Halles.

Le gouvernement avait ainsi, sous la main, un personnel militaire qui n’était pas complètement inexpérimenté. Il connaissait déjà le maniement des appareils et serait apte, on l’espérait du moins, — encadré par les ingénieurs, les chefs de service et les contremaîtres, à suppléer passablement au personnel habituel, au cas où celui-ci viendrait à faire défaut.

Au surplus, le rôle de ces soldats-électriciens ne devait pas se borner à prendre la place des grévistes ; ils devaient encore, dès la première velléité de cessation du travail, expulser, — même par l’emploi des armes, — les ouvriers des usines.

Sans retard, ces précautions préventives furent mises à exécution. Dès le mardi matin, les diverses usines de production d’énergie électrique furent occupées par les troupes du génie. De ce côté donc, confiant dans les mesures prises, le pouvoir était absolument tranquille.

Du reste, aucun présage de grève, aucune effervescence ne se manifestait. Les ordres des chefs étaient promptement exécutés, — et avec la bonne volonté coutumière. On aurait pu supposer que les