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Dans les quartiers industrieux, aux faubourgs et aussi aux banlieues, les ateliers étaient déserts et, au-dessus des usines, les hautes cheminées ne crachaient plus leurs volutes noires.

Dans le Marais, le faubourg du Temple et les parages avoisinants, où foisonnaient les industries d’art et les cent métiers d’articles de Paris, — rappelant la vieille artisannerie, — les ateliers de ciseleurs, bijoutiers, maroquiniers, monteurs en bronze, etc., étaient vides. Vides aussi, dans les rues et les cités fourmillantes qui bordaient le faubourg Antoine, les ateliers d’ébénisterie.

Au quartier Saint-Marcel, aux bords de la Bièvre, les ouvriers travaillant les peaux avaient abandonné le travail. De même, à la Glacière, les ouvriers des fabriques de chaussures, des. fonderies, etc.

À Pantin, à Aubervilliers, les usines des produits chimiques, les savonneries, la manufacture d’allumettes, chômaient. Pareillement, à Saint-Denis, les chantiers de construction et les cinquante autres bagnes industriels, où s’étiolait une population immigrée de Bretagne ou d’ailleurs. À Ivry, à Batignolles, les ouvriers des forges se reposaient ; de même à Boulogne, à Arcueil, les blanchisseurs ; de même, à Levallois, à Puteaux, les ouvriers de l’automobile…

Partout ! Partout ! Sur tous les chantiers, dans toutes les usines, dans tous les ateliers, l’arrêt du travail succédait à la fièvre de production.

Les ouvriers se croisaient les bras, — simplement !

Cependant, cette unanime suspension du travail ne s’était pas, sur tous les points, réalisée avec la