Page:Pataud, Pouget - Comment nous ferons la Révolution, 1909.djvu/302

Cette page n’a pas encore été corrigée

n’était plus l’esclave de la mode. La disparition du commerce avait entraîné sa ruine, — au profit du goût. Désormais, elle s’habillait avec recherche, raisonnait ses parures, savait se les harmoniser. En cela consistait sa supériorité élégante, — et non plus en l’exhibition de dispendieuses toilettes qui extériorisaient la richesse, et non le goût.

La femme, groupée comme l’homme, dans des syndicats professionnels, était sur pied d’égalité avec lui et, comme lui, elle participait à l’administration sociale. Cette indépendance matérielle et morale de la femme avait eu pour primordiale répercussion d’épurer et d’ennoblir les rapports sexuels. Désormais, les attirances mutuelles étaient le résultat de sympathie et d’amour, — et non de combinaisons plus ou moins écœurantes. Les odieux marchés, si communs autrefois, devenaient inconnus. L’homme ne faisait plus la chasse à la dot ! La jeune fille ne recherchait plus un entreteneur, — légal ou non ! Tous les mensonges, toutes les bassesses, toutes les promiscuités et les vilenies que l’appétit de la richesse et la peur de la pauvreté engendraient, — fleurs pestilentielles de l’inégalité, — avaient disparu, maintenant que l’aisance était le lot commun.

La maternité n’était plus redoutée. La femme, éduquée, consciente, l’acceptait à l’heure de son choix… L’enfant pouvait naître ! Libre serait la mère de l’élever elle-même, ou de le confier aux soins quasi-maternels de ses compagnes. Ce dont elle était certaine, c’est que l’enfantelet serait le bienvenu, — il y avait belle place pour lui au banquet social.