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Chapitre III

LA DÉCLARATION DE GRÈVE


L’éveil de Paris, le mardi, fut celui d’un paralytique. Non seulement l’engourdissement de la nuit continuait, mais il paraissait croître avec le jour. Le silence ne s’était pas dissipé avec les ténèbres. De la rue ne montait pas le bourdonnement accoutumé de bête énorme, symphonie des bruits divers qui, dès le matin, annonçait la reprise de l’activité.

L’arrêt du travail qui, la veille, n’avait été que spontané et s’était effectué au hasard des initiatives et des impulsions, se régularisait et se généralisait avec une méthode qui dénotait l’influence des décisions syndicales.

L’indignation populaire, qui était au paroxysme, allait contribuer à l’accélération du mouvement. Le peuple était imbu d’un si profond sentiment de pitié pour les victimes du Pouvoir et si intense était sa colère, contre lui et ses suppôts, qu’il se lançait dans la grève avec soulagement et satisfaction.

Cependant, les siens — plus que quiconque — seraient durement