Page:Pataud, Pouget - Comment nous ferons la Révolution, 1909.djvu/298

Cette page n’a pas encore été corrigée

mise au service de la révolution. Grâce à elle, les efforts des révolutionnaires eurent un plus heureux et plus facile aboutissement. Avec le minimum de heurts, les habitudes, les coutumes, les manières d’être se transformèrent profondément.


L’une des manifestations caractéristiques de cette transformation fut le mouvement d’évacuation des grandes villes. Rapidement, les énormes agglomérations humaines furent décongestionnées, et les populations s’essaimèrent vers leurs périphéries.

Cette tendance à la décentralisation était déjà sensible avant la révolution ; les banlieues des villes tentaculaires, — de Paris principalement, — s’étaient couvertes d’habitations et de chalets dont s’engouaient les populations ouvrières, heureuses de jouir un peu du grand air et d’acquérir un « chez soi » qui ne fût pas à la merci des propriétaires d’immeubles. Les nécessités du travail, la cherté des communications, — et aussi les impossibilités financières, — avaient entravé cette décentralisation, enrayé son essor. Maintenant que ces obstacles n’existaient plus ; maintenant que, par la suppression du commerce, de l’agio et de toutes les complications de la société capitaliste, la vie se trouvait simplifiée et allégée, la raison d’être de la centralisation urbaine disparaissait en grande partie. Aussi l’exode vers la campagne s’accentua.

Parallèlement à cet essor vers une existence semi— champêtre, plus individualisée, plus isolée, se développaient des coutumes de vivre davantage en commun,