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pas : elle ne faisait qu’imiter, — suivre l’exemple de régimes antérieurs.

En effet, comment, au dix-neuvième siècle, s’étaient enrichis les musées nationaux ? D’abord, grâce aux rafles opérées sans vergogne, au cours de leurs chevauchées à travers l’Europe, par les généraux de la république et du premier empire ; ils prenaient par droit de conquête, sans gêne, aussi bien ce qu’ils trouvaient dans les musées que chez les particuliers.

Les musées s’enrichirent aussi, grâce aux expropriations du clergé, des congrégations et grâce à celles qui suivirent la séparation des églises de l’État…

Maintenant, l’opération était de même ordre, — mais plus vaste : c’était la propriété capitaliste qu’on ramenait à la source commune.

En la plupart des cas, les palais somptueux des millionnaires avaient été transformés en maisons de santé ou de vieillesse. Et, sans pourtant les démeubler, il était naturel qu’on réservât pour les musées les œuvres d’art qui les ornaient. Là, elles seraient rendues à leur destination, car elles n’avaient pas été conçues pour être encagées, mais bien pour faire la joie des yeux, évoquer des émotions, être admirées.


Avant la révolution de 1789-93, l’art était surtout un privilège royal. Il devint ensuite le monopole du capital. Avec la révolution nouvelle, il allait s’universaliser, s’humaniser.

Successivement, avaient dominé l’art des prêtres, l’art