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lorsqu’ils prirent possession des collections particulières, amoncelées par les privilégiés du capital, par snobisme ou ostentation, — quelquefois avec arrière-pensée de spéculation, — et non par réelle passion d’art. Des ouvriers et des artistes, qualifiés par leur savoir et leur compétence, épluchèrent ces collections et, dans les plus réputées, ils constatèrent l’abondance des truquages. Un choix judicieux fut fait et, tandis qu’une partie de ces œuvres allait enrichir les musées et les bibliothèques, le reste était employé à la décoration des salles publiques, des maisons de retraite, de tous les lieux de réunion.

Il est superflu d’ajouter que les musées cessèrent d’être les incohérents amoncellements de richesses artistiques, incompréhensibles pour la masse, — et n’étant pour elle que piètrement éducatifs et guère plus récréatifs, — qu’ils avaient été autrefois. Ils furent remaniés, transformés, non par des ronds-de-cuir, mais par des hommes amoureux d’art et de goût sûr.

Le soin avec lequel il fut procédé à ces opérations dénota l’essor nouveau qu’allaient prendre les sentiments d’art : en se généralisant ils s’affineraient, gagneraient en simplicité, vérité et pureté, — et ne seraient plus altérés par les préoccupations de commercialisme qui, anciennement, les dévoyaient ou même les dominaient.


Dans cette opération du déménagement des collections particulières qui n’était que l’application de ses principes d’expropriation sociale, la révolution n’innovait